« Cafés LADOUX »

 

Avant le « L » et après le « X » du mot « LADOUX », marqué en bleu foncé,

est dessinée une ligne gondolée sur la surface blanchâtre. Le mot « vaguelé »,

s’il existait, pourrait exprimer de façon imagée cet horizon condensé.

Le mot « cafés » avec un « s » se dresse, perché sur les lettres de « LADOUX. »

Hissées plus haut, au-dessus du mot « cafés », trois vaguelettes verticales, centrées, tentent d’imiter trois grands « S »,

plus grands et plus étirés que le « s » lié à « cafés. »

Leur forme ondulée laisse à penser qu’ils connaissent le mot « vaguelé. »

Deux à trois centimètres bien tassés, à droite des trois « s »,

une forme arrondie et évidée, moulée dans la même matière

que la surface blanchâtre y est scellée.

La vide, ainsi délimité, laisse à peine passer le doigt d’un nouveau-né.

Bien pincé par deux doigts bien formés,

l’objet se laisse transporter en un lieu peu éloigné

pour libérer son contenu chaud et foncé, parfois sucré. Sa mission terminée,

le contenant est posé au centre d’une surface ronde,

fabriquée dans la même matière que l’objet retrouvé.

Sa circonférence présente une grande différence

avec le récipient équipé d’une anse.

Leur destinée est d’une grande banalité. Toutes deux vont repasser

dans la machine à laver avant de retrouver le café noir, parfois sucré.

La soucoupe de porcelaine aurait-elle entendu parler du mot « vaguelé » ?

Le trait bleu foncé est bien là tout autour,

dessiné à proximité de l’extrémité du contour.

Il reste un fond de café dans la tasse, posée sur le fond de la soucoupe,

posée sur la table ronde du café d’en face.