Crimhumnoir
J’ai pris sa main et je l’ai gardée… sa main.
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Mon couteau est celui d’un pro ; c’est indiscutable, je suis boucher.
J’ai pris soin de découper avec délicatesse chaque morceau
pour les congeler et les garder pour la postérité :
les jambes avec les pieds, les cuisses avec le bassin, le tronc avec la tête.
Lorsqu’il était entier, en ce début de journée,
ce corps disait des mots tellement normaux.
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Je l'avais accrochée par les mains et par les pieds à la roue du moulin.
Quand elle l’ouvrait l’eau du ruisseau l’emplissait.
J'ai meulé ce moulin à paroles.
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J’ai repris le couteau du boucher et j’ai tranché.
Quelle idée de s’appeler « La question » ?
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Je l’ai retrouvée gisant sur le sol.
Je l'ai achevée en marchant dessus,
Je l’ai piétinée pour m’assurer que j'étais sur la bonne voie.
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Un meurtre vaut mieux que deux tu l’auras : Je me suis exécuté…
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