« La Rue du chat qui pêche »


 

C’est le nom de la plus petite rue de PARIS. Une âme passionnée me l’a racontée, il y a un an, comme si une partie de sa vie s’y était déroulée, un millier d’années auparavant. Cette rue est vraiment petite, je l’ai parcourue en peu de temps.

Je la vois longue comme la largeur de la salle d’un petit théâtre,

le «Théâtre de Paris», par exemple.

Je la vois étroite et sombre. Les passants les plus grands pourraient toucher avec la paume de leurs mains, les bras écartés, les murs grisâtres des habitations érigés de chaque côté, un millier d’années auparavant. Quand mon regard a croisé la plaque

« La rue du chat qui pêche » j’étais arrivé là presque par hasard et je ne me souviens plus vraiment du nom des rues qui m’y ont conduit. Ce dont je me souviens mais je n’en suis même pas sûr, c’est qu’elle débouche sur la rue de

« La Huchette », cette rue si ouverte sur le monde et tellement colorée, cette rue où un restaurant succède à un autre restaurant, où la cuisine d’un pays exotique s’expose en divulguant ses mets dans une vitrine, où des restaurants grecs, par exemple, tentent d’appâter les passants avec leurs spécialités de poissons.

Pourquoi ce nom : « La rue du chat qui pêche » ?

Peut-être qu’une étude a été faite !

Je ne le sais pas. Peut-être que le mieux serait de demander à mon imagination de raconter ce lieu à sa façon pour divulguer sa version. Ce qui m’apparaît sûr c’est qu’une rigole découpant la rue en son milieu partage le sol en deux versants légèrement inclinés, figés par des pavés, posés par des artisans, un millier d’années auparavant. En ce lieu, les déchets de l’époque devaient s’y retrouver les uns à côté des autres ou les uns derrière les autres pour suivre leur chemin, guidés par l’eau usée, jetée par les habitants. Les chats du quartier en profitaient peut-être pour y pêcher leur pitance. Connaître-je un jour la vérité ? Même si elle m’était révélée, l’important ne serait-il pas de passer et repasser, accompagné de mon imaginaire, dans « La rue du chat qui pêche » comme si j’avais un millier d’années.