Louise Labé (1526-1566)
(tiré du livre « poésie XVIe-XVIIe » - 8e rang – 17827 –
archives de la bibliothèque d’Annecy)
On voit mourir toute chose animée,
Lors du corps l'ame sutile part :
Je suis le corps, toy la meilleure part.
Ou es tu donq, ô ame bien aymée ?
Ne me laissez pas si long temps pamée,
Pour me sauver apres viendrois trop tard.
Las, ne mets point ton corps en ce hazart :
Rens lui sa part et moitié estimée.
Mais fais, Ami, que ne soit dangereuse
Cette rencontre et revuë amoureuse,
L'accompagnant, non de severité,
Non de rigueur : mais de grace amiable,
Qui doucement me rende ta beauté,
Jadis cruelle, à présent favorable.