Créer un site internet

Sacré coeur

 

Une sœur, en chair et en vie, aurait dit qu'elle aimait trop les hommes pour n'en aimer qu'un seul.

Pour ne pas rester seule dans son linceul aurait-elle ouvert son âme à un quidam ? Du spirituel, serait-elle passé aux travaux manuels ? D'un humain aurait-elle bénit la main ? Aurait-elle fait monter au ciel un cierge en mal d'Emmanuelle ? Aurait-elle ordonné son désir et consacré son plaisir ? Aurait-elle révélé son intimité à un messager ? Aurait-elle dévoilé ses faiblesses à confesse ? Aurait-elle, à l'aisselle, caressé son missel ? Aurait-elle fait la messe à un croyant de la fesse ? Aurait-elle goûté la liqueur des vignes du seigneur ? Aurait-elle fait le sacrifice de son hostie ? Aurait-elle accueilli ce cadeau digne de foi ? Aurait-elle plié sans se faire prier ? Aurait-elle ajouté un tableau au chemin de croix ? Aurait-elle été plantée et saignée ? Aurait-elle été si novice qu'à la fin de l'envoi elle bruisse ? Aurait-elle, par compassion, proscrit sa passion pour ce délice ? Aurait-elle vérifié l'épître de Paul aux corinthiens disant que sans amour nous ne sommes rien ? Aurait-elle, en sœur, aimé un jouisseur plus qu'un frère ? Aurait-elle pris du bonheur et donner raison à la déraison ? Aurait-elle compris que « Dieu » profita du célibat pour se faire épouser des filles en noviciat ? Aurait-elle supplié les saints de l'attirer dans un coup du destin ? Aurait-elle pétri les boules, rompu le pain et donner les miches ? Aurait-elle minaudé sous les coups de minuit ? Aurait-elle offert à ses seins le regard d'un apôtre ? Aurait-elle écarté les bras ? Aurait-elle pris en main un bâton de pèlerin ? Aurait-elle baisé les pieds d'un homme sain ? Aurait-elle consacré le doigt du destin ? Aurait-elle trouvé divin l'engin du vagin ? Aurait-elle donné naissance à un enfant de cœur ?

 

Le pitre qui parodie la vie d'Emmanuelle, planté sous la vierge, regarde Marie caressant dans le sens du poil le point G de sa virginité, tissant dans son désir de chasteté un voile de pureté. Sainte Marie, non de Dieu, jouissez pour Nous, pauvres pêcheurs, maintenant et à l'heure de notre mort, la petite, encore !

 

-28-